Nous connaissons tous l’expression « renaître de ses cendres tel le phénix ». Mais connaissez-vous réellement l’histoire ou les origines de cet oiseau légendaire ? Le phénix ou oiseau de feu est une créature mythique qui se retrouve dans beaucoup de textes anciens, en provenance de nombreuses civilisations ou religions. Il fascine depuis toujours et même jusqu’à aujourd’hui à travers quantité d’œuvres modernes.
Des origines variées et diverses
Cet oiseau de feu est originellement associé à la mythologie grecque. Mais dans la mythologie persane par exemple, il peut être associé au Simurgh ou au Rokh. Dans la mythologie chinoise, il ressemble au Feng Huang. Chez les aborigènes d’Australie, il est associé à l’Oiseau Minka, et chez les Amérindiens, il peut être associé à l’Oiseau Tonnerre. Dans l’ancienne Égypte, le phénix est rattaché au culte du Soleil et il viendrait d’Arabie.
Les auteurs classiques latins et grecs le décrivaient comme une sorte d’aigle au plumage rouge et or. Selon eux, le phénix vivrait entre 500 et plusieurs milliers d’années. Ce que ces auteurs décrivent en commun, c’est qu’une fois que cet oiseau sent sa fin arrivée, il se fait un nid. Dans celui-ci, il dépose des épices et de l’encens avant d’y mettre le feu et de s’y laisser consumer. Après être réduit en cendres, il en ressort alors sous la forme d’un oisillon et recommence une nouvelle vie.
Des traces dans plusieurs croyances
Dans la Grèce Antique, Hérodote fut le premier à appeler « phénix » le bénou, un des oiseaux sacrés de l’Égypte. Il s’agit d’un héron qui est perché soit sur la pierre sacrée benben du temple solaire d’Héliopolis. Sis sur l’endroit où le soleil laisse percer ses premiers rayons, il serait l’une des manifestations terrestres des dieux Re et Osiris. Dans l’empire Romain, les auteurs Ovide, Pline et Tacite pensent que le phénix se décompose pour renaître. Pour eux, cet oiseau ne renaîtrait donc pas de ses cendres, mais de son cadavre.
Pour les auteurs Martial et Stace, il représente les pratiques funéraires romaines en vigueur, à cette époque, autour les bûchers funéraires. D’ailleurs, les monnaies impériales de Trajan jusqu’à Constantin I arboraient un phénix qui symbolisait l’Empire romain.
Dans la culture juive, il existe un commentaire rabbinique de la Genèse qui dit que quand Adam et Ève ont mangé le fruit défendu de l’arbre de la connaissance, tous les animaux ont également fait la même chose. Le seul animal à ne pas y avoir goûté était un oiseau appelé « Khôl » et fut récompensé par la vie éternelle. Cet oiseau vivrait alors pendant 1 000 ans avant de se consumer dans son nid, laissant derrière lui un œuf duquel il pourrait renaître ensuite.